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Date de publication
07/02/13

Auteur(s)
Li Mei Tsien – B612associates/ Li An Tsien - ATOL

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www.wbarchitectures.be/fr/actions/Conferences__Creating_Breathing_Spaces__a_Shenzhen/134/

"Espaces aérés : préférer l'intensité à la densité"

Les architectes et urbanistes belges depuis des siècles ont construit une manière de voir et concevoir l'espace qui permet de créer des lieux et des villes dont on ressent l'âme lorsqu'on y déambule avec des espaces de respiration pour chacun et pour tous.

Bruge, Tournai, Anvers, Liège, Bruxelles, la texture urbaine de nos villes a été tissée par une tradition d'interaction et d'équilibre, au sein d'un pays construit autour de sa pluriculturalité et de ses différences. Nos villes possède une identité, une force et un charisme qui leur permettent de rayonner parce qu'elles sont la synthèse des multiplicités qui les constituent.

Notre réflexion sur l'architecture et l'urbanisme consiste d'une part à traduire dans les espaces que nous concevons la synthèse d'un contexte, d'une époque, d'une variété de paramètres auxquels ils appartiennent et dans lesquels ils s'inscrivent.

D'autre part, inversement, il s'agit aussi d'intégrer les nouveaux espaces que nous créons à ce contexte, à cet ensemble qu'ils contribuent à créer et recréer, dans une ville en constante mutation et dont ils doivent contribuer à préserver et générer la cohérence.

Séparément, chaque nouveau bâtiment est une occasion particulière de représenter un moment et un lieu dans le temps et l'espace (que les architectes et leurs clients décident de valider).Cependant, c'est par leur ensemble que tous les bâtiments et espaces créés, peuvent constituer le monde où nous vivons.

Ce réseau d'ensemble contribue à matérialiser une vision théorique plus large dont il nous participons à la cohérence globale. .C'est la coalition de ces dynamiques qui amène de l'intensité à la ville, nous y créons les espaces de respiration pour en percevoir l'âme.

L'intensité urbaine n'a pas de définition scientifique.

Elle pourrait être décrite comme l'expression de la densité en termes de qualité.

En effet, quand nous parlons de la ville aujourd'hui, nous gravitons inévitablement autour de la question de la densité. Cependant, la densité ne pourra jamais qualifier la ville à elle seule. L'intensité urbaine dépasse la simple notion de densité urbaine quantitative par le maintien ou l'apport dans le tissu urbain de pôle centraux de respiration, la création de mixité et de multifonctionnalité. Elle est à l'essence de la durabilité de nos tissus urbains dont elle doit continuer à être le moteur.

Notre mission consiste à transposer la densité en intensité. Il s'agit d'une recherche sur la recreéation de l'intensité. Ce travail et cette réflexion doivent être présents à chaque étape et à chaque échelle.

La ville fonctionne comme un système en recherche d'équilibre permanent. Son fonctionnement et ses caractéristiques résultent de la combinaison d'éléments multiples en interaction et souvent contradictoires. La ville doit pouvoir répondre aux contraintes qui lui sont liés: pollution, nuisances variées dues à la concentration des personnes, circulation, stationnement, rythme divers, mode de vie, besoin, envies ...

De parar sa nature, la ville est liée à la notion de consumérisme, ce besoin que notre époque exprime avec force a un contrepoint à ne pas oublier qui doit être puisé dans l'expérience sensible de l'urbanisme quotidien. La ville de tous les jours et de chaque matin qu'on peut vivre en pantoufle pour paraphraser le théoricien de l'urbanisme durable Philippe Madec.

La notion d'intensité permet d'intégrer à la politique de planification urbaine une approche phénoménologique de l'urbanisme avec pour objet l'augmentation de la qualité des espaces de vie quotidiens : qualité des espaces de services, qualités des espaces publics et dès lors qualité des relations et qualités de la vie culturelle et sociale.

Il s'agit d'imaginer les nouveau espaces urbains qui offriront à tous les structures sportives, culturelles et sociales attendues par les citoyens, répondant à leur besoins et qui posent les fondements d'un tissu urbain durable.

Le développement d'un tissu urbain durable doit se construire autour d'une perspective anthropocentrée. Elle impose que la réalisation de la ville dense et compacte se concrétise dans un processus d'amélioration de l'habitabilité de la ville. La densification doit être qualitative c'est à dire se faire au travers d'une gestion des intensités qui rend l'espace urbain à la pluralité des usages, c'est à dire produire des espaces comprenant toutes les fonctions urbaines nécessaires à une échelle d'aménagement et donnant dans un même geste la forme et une signification positive au cadre de vie.

Celui-ci se construit par la qualité du bâti, de l'environnement du bâti et des équipements de services offert au cadre créé. Compte tenu de l'évolution de notre époque et de nos besoin, cette qualité nécessite d'innover dans les modes de produire et de concevoir le logement et ses services. L'innovation ne doit pas se faire uniquement au niveau formel de l'immeuble dans son ensemble, mais aussi à travers une diversité de typologies des logements (conjugaison de duplex et simplex variés, maison urbaine, espaces ouverts), diversification de l'offre immobilière, des mode d'habiter, des rapports à l'espace public (jardin communs, espaces pour cheminements publics) et la création d'équipement de service (accueil de la petite enfance, écoles...)

La gestion des intensités, c'est la synthèse des pluralité au travers d'une composition cohérente permettant de créer une structure lisible, une signification.

La gestion des intensités, c'est la synthèse des pluralité au travers d'une composition cohérente permettant de créer une structure lisible, une signification.

La question essentielle de l'intensification est donc de travailler à une densification apportant une amélioration qualitative de l'espace de vie : plus de surface bâties, mais aussi plus d'équipements, des espaces verts mieux traités, plus accessibles. D'un point de vue pratiques, il faut attribuer aux sols des fonctions mixtes afin de favoriser les différentes sphères de l'activité quotidienne (habitation, service, espaces verts...): des logements et des services, mais aussi des places attractives, des rues accueillantes, des espaces de rencontres, des temps de pause dans des parcs publics et des services de proximité.

Dans le contexte asiatique d'accélération du développement, il est difficile de représenter et de concrétiser adéquatement les exigences d'une société en mutation, qui évolue à grande vitesse vers des seuils élevés de changement sociétal et économique.

Des projets plus rapides, plus grands et toujours plus ambitieux caractérisent les nouveaux enjeux en matière de développement urbain en Asie. Ici, le rythme des developpements immobiliers ne permet pas toujours leur adéquation avec une anticipation des besoins de demainAussi n'en est-il que plus essentiel de ne pas manquer l'occasion de créer des espaces qui représentent adéquatement les besoins futurs de l'Asie, tout en faisant face à de nouveaux changements radicaux parmis lesquel la densification urbaine, le changement climatique et la hausse du prix de l'énergie fossile.

Bien que la vitesse de développement de la Chine se soit ralenti, il est toujours prévu d'atteindre une croissance du PIB de 7,8%. Le développement urbain restera donc une priorité dans les années à venir. Plus spécifiquement, il sera bientôt nécessaire de rehausser la qualité environnementale, spatiale et urbaine générale des centres-villes chinois, en créant des villes en réseau, des projets capables de faire le lien avec leur contexte et de s'imbriquer dans un réseau urbain piétonnier et routier plus large.

En Chine, la vitesse de développement a été au centre des préoccupation s récentes en matière d'urbanisation, ce qui a mené à la naissance de ce que certains appellent "villes tentaculaires génériques". Désormais, l'amélioration de la qualité urbaine et environnementale sera probablement la priorité de la prochaine vague de développement. Celle-ci sera plus lente et plus durable. Elle mettra davantage l'accent sur la mise en œuvre du développement durable et d'une diversité de fonctions, tout en essayant de multiplier les équipements publics, mieux intégrés dans un tissu urbain cohérent (en donnant la priorité aux parcs, aux places et aux équipements publics).

Nous sommes convaincus que les architectes belges ont le savoir-faire nécessaire pour aider à moderniser les espaces urbains des centres-villes chinois, en élaborant des espaces publics de qualité capables de mêler étroitement plusieurs fonctions (culturelles, commerciales ou résidentielles), et ce tout en proposant les stratégies de développement durable les plus poussées.

Il s'agit donc de remplacer le concept de densité par celui d'intensité.

Une intensité qui puise dans la richesse de la vie culturelle chinoise et qui se fonde sur le potentiel dégagé par des centres urbains plus denses et plus peuplés, permettant ainsi des déploiements verticaux à couper le souffle de l'espace public et de la circulation. Une intensité conçue sous la forme d'une zone piétonne, qui permet d'alterner espaces denses et aérés, et qui intègre des espaces verts de qualité dès la genèse des études de faisabilité urbaine. En effet, la valeur fondamentale de notre éducation et urbaine et architecturale repose sur​ une place et des rues piétonnes qui unissent les quartiers, des stratégies de développement qui valorisent le patrimoine culturel et les qualités environnementales. En outre, il faut garder à l'esprit que les projets urbanistiques de grande envergure que l'on trouve en Chine peuvent souvent être comparés, en termes de taille, à un centre-ville européen.

La densité ne fait pas la prospérité et le dynamisme d'une ville, contrairement aux interactions spontanées qui se produisent dans une rue animée, dont la diversité attire différentes catégories d'individus. L'importance de la rue piétonne réside dans sa contribution au succès d'un environnement urbain, et dans son potentiel d'unification dans un modèle d'aménagement vertical. Des études urbaines menées à divers niveaux ont démontré que des stratégies de développement durable nécessitaient une approche pertinente et sensée multiscalaire: intégrer des stratégies conceptuelles reliant les divers réseaux de circulation du projet à l'échelle urbaine, à l'échelle du quartier et à l'échelle du terrain, gage de spécificité. Il s'agit donc de déployer une stratégie conceptuelle unifiée qui tienne compte simultanément du plan directeur, du concept architectural/urbanistique et des échelles typologiques du projet. En effet, seule l'intégration de typologies mixtes au sein du réseau urbain donnera naissance à des villes sources d'inspiration, par opposition aux énormes quartiers d'affaires à New York et Shanghai, autrement dit des villes plurielles.

Privilégier l'intensité à la densité.

Li Mei Tsien – B612associates/ Li An Tsien - ATOL

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