Habiter un 29ème étage à Bruxelles est une condition paradoxale et unique. La vue imprenable sur la ville vous fascine dans chaque pièce et crée un sentiment de luxe, une qualité inébranlable. Pourtant, l’agencement spatial de l'appartement, banal et claustrophobe, frustre cette qualité de vie potentielle. Les habitants en sont laissés à chercher en vain ornements, meubles ou dispositions qui pourraient contrer l'inadéquation fondamentale entre la force brutale et simple de la vue - le paysage de la ville - et le labyrinthisme renfermé et timide de l’habitat.
Contrer cette insuffisance tout en exploitant le plein potentiel de cette situation exceptionnelle, du cosmétisme mobilier ne suffit pas, c’est un changement d'échelle radical de l'appartement qui est mis en place. Tous les murs non porteurs sont retirés au bénéfice d’un espace primaire, fluide, suspendu dans l'entre- deux des vues sur le paysage qui s'étend. Le noyau central restant est enveloppé dans une texture unique, lui sont juxtaposés trois autres éléments de mobilier dont l’emplacement stratégique et l'interaction spatial génèrent les conditions d'utilisation, permettant de subdiviser et recomposer l'appartement confortablement dans une variété de situations formelles ou informelles.
Par un nombre limité d'interventions, l'appartement devient une essence condensée d’urbanité avec ses centres, passages, niches et recoins ; afin que la ville soit dans l'appartement autant que l'appartement est dans la ville.
[...]