Bruxelles possède un patrimoine architectural moderniste conséquent. Vus dans l’imaginaire collectif et décrits par les médias comme des « blocs de béton sans charme »*, ces bâtiments sont détestés d’emblée car ils sont le fruit de la « bruxellisation » des années 50’ et 60’. Notre sensibilité d’architectes nous pousse à aller au-delà de ces préjugés. Et de découvrir que certains de ces bâtiments sont d’une qualité architecturale et urbaine sans précédent. Sans pour autant approuver la démolition des bâtiment historiques qu’ils ont remplacés, la mise en valeur et la protection de ce nouveau patrimoine nous semble triviale. Et pourtant les erreurs se répètent. Seconde vague invisible de la bruxellisation, des chefs-d’œuvre disparaissent régulièrement de notre capitale. Démolis ou défigurés par des transformations négligentes, ce patrimoine s’effrite progressivement. La raison première de ces démolitions est la (soi-disant) incapacité de rénover ce genre de construction avec les standards énergétiques actuels, qui cache en réalité l’indifférence voire le mépris des constructions de cette époque, dont Bruxelles possède pourtant parmi les plus beaux exemples. Pour gagner quelques Kwh/m²/an, et surtout fabriquer une image « durable » et « heureuse », promoteurs, politiciens et architectes (et oui) n’hésitent pas à sacrifier une partie de notre héritage culturel. On aura à peine le temps de se retourner, qu’une partie de notre histoire se sera effacée.
- Typologie
- Exposition
- Statut
- Construit
- Année de conception
- 2017
- Année de livraison
- 2017
- Maître d’ouvrage
- LaVallée