- Projet
Masui 186
- Architecte
Vanden Eeckhoudt - Creyf architectes
- Programme
Reconversion et réaménagement d’un ancien entrepôt et bâtiment à rue en un nouveau pôle de formation en pavage et horticulture
- À propos
Le projet consiste en la reconversion d’un ancien entrepôt industriel + un immeuble de logement en un nouveau pôle de formation.
Il s’implante sur une parcelle traversante au 186 rue Masui, dans une zone de mixité importante et faisant lien entre cette même rue et le parc de la Senne. Un ancien immeuble à appartement parfaitement intégré dans son contexte est construit en front de parcelle, tandis qu’un entrepôt se développe en fond de parcelle, s’adaptant lui aussi sur les quelques typologies basses et industrielles voisines.
Le projet consiste au changement d’affectation de cet immeuble et de son entrepôt voué à une activité de type artisanale en un équipement destiné à la formation et à l’insertion socioprofessionnelle. Il vise donc à réaménager les lieux de manière à intégrer dans cet ensemble un pôle de formation. Cet équipement collectif public est composé de deux activités majeures, à savoir d’un programme de transition professionnelle et d’un centre de formation. Le premier, représenté par SAE Asbl, prend place dans immeuble où sont aménagés bureaux, salles de cours et de réunions. Le second, représenté par JST Asbl, prend lui place dans l’entrepôt, où se retrouvent bureaux, cafétéria, salle de travaux pratiques et stockages.
intentions
Le parti du projet s’est basé sur une réflexion globale sur la réutilisation et mise en valeur de l’existant. Bien que les qualités patrimoniales du bâtiment ne soient pas remarquables (à l’exception de la structure de toiture de l’entrepôt), nous avons travaillé de sorte de garder un maximum de l’existant pour le faire dialoguer en contraste avec les nouvelles interventions.
Cela donne un résultat hétéroclite intéressant qui apporte qualité et économie au projet.
Pour commencer par le bâtiment avant, l’intervention la plus visible se situe en façade rue sur laquelle un auvent au nom du projet est ajouté. Ce dernier crée un signal dans le contexte environnant et apporte à cet immeuble une nouvelle identité urbaine, plus forte, qui permet à cet équipement collectif d’être identifié comme tel (en opposition à l’affectation logement d’origine). L’accessibilité au bâtiment est repensée, et utilise des emplacements des portes de garage existantes pour créer deux voie d’accès distinctes : une voie d’accès piétonne et cycliste et une voie d’accès automobile, permettant d’assurer la sécurité de tous. Au croisement de ces deux accès, une circulation verticale extérieure est ajoutée à l’arrière de l’immeuble, pour offrir un accès aux étages supérieurs de l’immeuble à toute personne à mobilité réduite.
Dans cette partie avant, les fonctions s’installent dans les locaux existants où quelques interventions ponctuelles permettent de requalifier les espaces et de les structurer autour de ses circulations, à savoir la circulation existante intérieure et la nouvelle circulation extérieure. Le bâtiment a été débarrassé de ses anciens équipements domestiques et a été mis à nu, ce qui a permis de mettre en évidence sa structure en béton et en tirer parti en la laissant apparente. Ce type de choix permet de réaliser une économie substantielle de matériaux, d’avoir une attitude durable et confère au final une identité propre aux lieux.
Un maximum de matériaux ont été soit gardés soit démontés pour être réutilisés. Dès le début du chantier, un “magasin” a été constitué permettant l’inventaire des matériaux à réutiliser ou garder. (revêtement terrasses, briques, isolants, portes, revêtements de sols..) Les gravats des démolitions ont été réutilisés comme remblais.
C’est dans la partie arrière du bâtiment, l’entrepôt, que se font la majorité des interventions pour favoriser l’aménagement du centre de formation. Le volume intérieur est mis à nu, et les nouvelles fonctions telles que bureaux des encadrants, salle de travaux manuels, stockages, vestiaires et cafétéria ; sont disposées autour d’un axe central, une rue intérieure.
Cet axe permet de connecter physiquement et visuellement les parties avant et arrières du bâtiment, mais joue aussi le rôle de distribution pour toutes les fonctions qui se retrouvent dans l’entrepôt. En fin de parcours et au centre des bureaux et de la cafétéria, une ouverture dans la façade et la toiture arrière de l’entrepôt et un patio végétalisé sont créés, apportant lumière, aération et connexion visuelle avec le Parc de la Senne. Connexion qui était inexistante au départ puisque le mur était totalement aveugle. Cette ouverture offre également vue sur ce nouvel équipement à ceux qui expérimentent le parc, créant ainsi un échange social fort. De la même manière que s’organise un aménagement urbain, les fonctions sont abritées dans des volumes intérieurs nouvellement construits de part et d’autre de cette voie intérieure.
Ces « boîtes dans la boîte » adoptent un vocabulaire architectural typiquement industriel par un ensemble de toitures qui jouent de la charpente structurante de l’entrepôt. Les façades de ces constructions internes s’alignent toutes sur la même hauteur, constituant une ligne d’horizon et une perspective franche. Des ouvertures sont créées dans ces nouvelles toitures, pour éclairer naturellement ces espaces intérieurs mais également pour donner des vues sur la structure existante du hangar qui est un véritable témoin d’architecture industrielle du siècle passé.
Matériaux
A l’image des interventions qui répondent à un patrimoine existant tout en affirmant leur contemporanéité, les matérialités choisies permettent aux nouvelles constructions de se démarquer tout en s’accordant avec le bâtiment. Le tout dans un soucis permanent à la fois de réemploi et de durabilité. En effet, les constructions arrières sont réalisées en systèmes légers mixte utilisant structure métallique portante et ossature bois isolées. Ces structures sont donc démontables et permettent le tri et recyclage des matériaux qui les constituent.
Les matériaux employés pour les nouvelles interventions font preuve d’homogénéité et de cohérence chromatique. L’extérieur des nouveaux volumes dans l’entrepôt est marqué de deux matérialités : les façades sont en blocs béton gris apparents, en parement derrière une ossature bois isolée, et les nouvelles toitures sont habillées d’une tôle acier nervuré de teinte aluminium
naturel. L’intérieur de ces espaces est également en blocs béton apparents jusqu’à hauteur de porte, exception faite de la cafétéria et des bureaux qui sont habillés d’un multiplex clair jusqu’à hauteur de châssis. Les blocs de béton sont laissés nus, le matériau fait finition. Ce qui est le cas pour tous les matériaux mis en œuvre dans la partie arrière. Ceci constitue une économie substantielle pour le projet tout en mettant en valeur des matériaux moins nobles par leur mise en œuvre. Du reste, des panneaux en fibre de bois de teinte naturelle sont placés au-dessus de la ligne de porte ou de châssis et recouvrent intégralement les charpentes. Cette finition outre son intérêt esthétique, économique et écologique offre un confort acoustique non négligeable aux locaux dans lequel il est installé. (Les plafonds du 2e étage du bâtiment avant ont également été refaits avec ce matériaux.). Les portes et les châssis sont en bois naturel labellisé et s’harmonisent avec les autres matériaux. Les grilles et garde-corps du projet sont en tôle métallique déployée galvanisées.
Cette tôle apporte transparence et légèreté, tout en apportant une certaine limite physique, essentielle à l’utilisation des garde-corps et de la grille accès au Parc de la Senne.
Les toitures et cloisons sont isolées avec de la cellulose insufflée. Matériau écologique provenant du recyclage du papier. citerne a été construite en caves pour récupérer l’eau de pluie et la réinjecter dans le circuit d’alimentation en eau du bâtiment.
Une partie de la toiture plate arrière sera quant à elle rejetée vers le parc de la Senne en accord avec l’IBGE qui était demandeur de récolter de l’eau de toitures adjacentes au parc.
C’est dans cette même attitude qu’un ensemble de panneaux solaires photovoltaïques sont placés sur le versant avant de la toiture de l’immeuble, pour participer à la production d’électricité du bâtiment, ce qui a d’autant plus de sens que le chauffage de la partie arrière est produit via une pompe à chaleur installée en toiture.
L’ensemble du bâtiment est ainsi marqué d’interventions intégrées mais affirmées, tantôt ponctuelles, tantôt continues, pour intégrer le nouveau pôle de formation dans ces lieux. Cette intégration se fait dans une logique d’adéquation avec l’existant dans l’idée d’une récupération maximale.
Une réflexion a été menée dès le départ du projet en collaboration avec les futurs utilisateurs du lieu, intégrant certaines de leur capacité au processus de construction. En effet, le patio sera aménagé par leur soins (formation horticulture) et une partie du mobilier intérieur également (formation menuiserie). L’intégration des personnes en réinsertion professionnelle est un volet important du projet. Le volet social et participatif a été présent à chaque étape et continue aujourd’hui.
Pour terminer, ce projet est une opération dans le cadre du contrat de quartier durable Reine-Progrès avec le volet participatif que cela implique avec le quartier.
- Typologie
- Éducation
- Statut
- Construit
- Année de conception
- 2019
- Année de livraison
- 2023
- Maître d’ouvrage
- Commune de Schaerbeek
- Budget total
- 1295000 €
- Budget au m²
- 654
- Surface batie
- 1980 m2
rue Masui, 186
1030 Bruxelles
BelgiquePlus d'information
http://vandeneeckhoudtcreyf.be/index.php?%2Fprojets%2Fmasui-186%2F=Other projects
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