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Publié le 02/02/2021

Beguin-Massart : Trinkhall nominé pour le Prix Mies van der Rohe 2022

Trinkhall - Beguin-Massart
© Alain Janssens

Ce qui s’appelait hier le MADmusée fait littéralement peau neuve.

Le Trinkhall poursuit son histoire culturelle, festive et alternative, et s’affirme aujourd’hui tout en ondulations et en lumière au sein du parc d’Avroy. Ancienne brasserie abritée par un pavillon de style mauresque du 19e siècle, remplacé en 1963 par un édifice moderniste, puis lieu d’exposition et de création improvisés par l’Asbl Creahm (créativité et handicap mental), le musée s’impose dans le paysage liégeois par deux intentions architecturales fortes. L’une muséographique: offrir des espaces d’expositions lumineux permettant des scénographies flexibles; l’autre poétique: créer une lanterne urbaine, telle un repère réfléchissant les platanes centenaires du parc, mirage chatoyant de jour, lueur diaphane de nuit.

Les architectes Beguin-Massart ont pris le parti de faire dialoguer le passé et les exigences actuelles du Creahm, de la Ville de Liège et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en répondant à un programme ambitieux développant les divers espaces nécessaires à la vie d’un musée. L’obsolescence des équipements appelait à une extension et à une rénovation en profondeur. 1800m² accueillent désormais les espaces du musée, qui conservent et valorisent 3000 œuvres, et une brasserie sociale d’insertion par le travail. Ce travail de longue haleine illustre une démarche de projet où le dialogue entre les concepteurs, les acteurs et les ingénieurs est fondamental. Chaque éléments de l’architecture jusqu’à l’ameublement du musée, procède d’une même attention au détail au service de la cohérence générale du projet.

Le bâtiment des années 60 est métabolisé sous une cloche protectrice translucide, afin d’en actualiser le programme et les performances techniques. Cette peau opaline rassemble tous les programmes dans son épaisseur, joue sur les doubles hauteurs, et lie en une boucle au rez-de-chaussée l’entrée, les circulations, une galerie d’exposition temporaire, un centre de documentation, une brasserie. Les espaces de conservation sont placés en sous-sol. L’édifice ancien est alors mis en scène par des percements choisis, dévoilant la vie intérieure et la façade existante comme une véritable sculpture moderniste, tout en offrant des vues extérieures cadrées sur le parc.

L’enveloppe en polycarbonate multicouches, choisie pour ses qualités à la fois translucide, thermique et économique, ondule sous une toiture végétalisée supportée par une élégante structure de colonnes élancées et d’une grille de poutres en tôle fine. Comme une ode à l’apesanteur, ce système, doté de cimaises suspendues et d’éclairages modulables, permet à l’étage de dégager un espace d’exposition flexible et ouvert, baigné dans une lumière mate et généreuse. Une blackbox de 25m² reproduit également les conditions d’expositions les plus exigeantes. Enfin, la paroi sud enfle pour dégager un espace d’exposition additionnel tout en arrondis, créant un objet remarquable posé sur une colonne-champignon en béton formant le porche d’entrée, entrant ainsi en dialogue avec le parc et la rue.

Redevenu aujourd’hui Trinkhall, en hommage à l’attachement des liégeois à ce lieu de convivialité, ce musée promet de redevenir ce lieu de vie et de culture où de nouvelles manières de penser et de percevoir coexistent.

Florence Plihon, architecte et enseignante.

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