THEATRE LE VILAR

Projet: THEATRE LE VILAR
Architecte: OUEST architecture

Programme

Il est impossible d'expliquer ce projet sans mentionner quelques mots sur la ville où il est situé. Louvain-la-Neuve est une ville universitaire étrange, fascinante et post-moderne créée dans les années 1970, qui a été façonnée à partir de rien sur un grand terrain dans la campagne, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bruxelles. La ville est construite sur une énorme métastructure : des piliers massifs en béton tous les 8 mètres qui soutiennent deux niveaux souterrains de parking, de routes, de stockage et d'espaces techniques. Au-dessus, une ville piétonne s'entrelace avec ses facultés académiques, ses magasins et restaurants, sa gare, ses équipements et ses logements étudiants. Ce projet ambitieux, entièrement « dans l'air du temps », a été conçu et réalisé dans un délai très court, si court que certains projets et bâtiments ont évolué pendant les travaux.

Le Théâtre Jean Vilar, par exemple, a d'abord été conçu pour accueillir un restaurant universitaire, avant d'être transformé en théâtre pendant les travaux. Le théâtre fonctionne depuis quarante ans et a acquis au fil des ans une légitimité et une réputation évidentes au sein de la ville et de ses environs. Les possibilités techniques limitées du bâtiment et le manque d'ouverture sur la ville devenaient de plus en plus problématiques, et ont poussé le client à lancer un concours d'architecture pour repenser l'ensemble du bâtiment.

Le nouveau cahier des charges demandait principalement plus de hauteur au-dessus de la scène, un meilleur équipement technique et une meilleure visibilité pour le public.

Ouest a décidé de tirer parti de la spécificité de cette ville, en construisant sur deux niveaux d'espace technique, et en repoussant la scène un étage plus bas.Le projet préserve la structure de toit existante, en créant la hauteur supplémentaire dans la gabarite existante, et évite de trop modifier les volumes urbains existants.

Il a également permis de supprimer le monte-charge existant, d'organiser la logistique pour les décors, etc. entièrement dans les niveaux souterrains, et d'offrir de nouvelles possibilités pour le théâtre de dialoguer et de s'ouvrir vers la vivante place Rabelais.Une nouvelle entrée publique est située au rez-de-chaussée, tandis qu'un nouveau foyer est installé au premier étage, offrant un accès direct depuis la place, même lorsque le reste du bâtiment est fermé.
Au lieu de développer une toute nouvelle identité de bâtiment qui se détache du tissu urbain, nous avons choisi de travailler avec le matériau d'origine de la ville des années 70 : la brique.Les façades du volume simple sont conçues comme un dialogue contemporain entre les motifs de briques existants et nouveaux.Comme un palimpseste, les différentes couches ajoutées au fil du temps montrent et renforcent l'histoire de la ville et du théâtre.

Une fenêtre soigneusement placée et ouverte sur la rue révèle le niveau souterrain et montre aux passants une partie cachée de la ville. Il n'y a pas que des voitures à cacher, il y a aussi de la culture à montrer.

À propos: Sous les pavés, les artistes Offrir une meilleure salle de spectacle, plus haute que l'existante, sans rehausser le toit actuel : cela est possible à Louvain-la-Neuve, ville construite sur dalle. Le nouveau projet offre un visage et visibilité fortes vers la Place Rabelais, tout en conservant une logique de rénovation assumée. La dalle de la ville et ses entrailles accueillent dorénavant la salle de spectacle, qu'on peut voir depuis la rue.