Potiers II

Projet: Potiers II
Architecte: Pierre Blondel Architectes

Programme

À l'angle de la rue du Vautour et de la rue d'Anderlecht à Bruxelles, le projet Potiers II porte sur la réhabilitation lourde d'un immeuble-tour de 56 logements sociaux. Construit à l'origine dans les années 1950 sur les principes modernistes et hygiénistes, le bâtiment souffrait d’un décalage croissant avec les exigences contemporaines en matière de confort, d’habitabilité et de performance énergétique.

L’intervention vise la requalification de l’enveloppe et des structures, l’installation de techniques, ainsi que le réagencement des 89 logements en 56 logements afin d’introduire une plus grande diversité de surfaces et de typologies. L’organisation spatiale est totalement repensée pour favoriser l’appropriation des lieux, la mixité fonctionnelle et l’interaction sociale. Les rez-de-chaussée, initialement fermés, sont traversants et ouverts sur la ville.

Les principaux axes d’intervention sont :

La reconfiguration des logements avec une diversification des typologies, des logements traversants et une double orientation pour un maximum d’unités.
L’ouverture des rez-de-chaussée avec des halls repensés, créant une continuité visuelle et un lien fort avec l’espace public et le jardin.
L’amélioration de la performance énergétique en visant un standard "très basse énergie" via une enveloppe performante, une meilleure isolation et une ventilation à double flux.
L’insertion de nouvelles cages d’escalier pour se conformer aux normes incendie et fluidifier les circulations internes.
La revalorisation des espaces communs avec une salle communautaire agrandie, largement ouverte sur le jardin.

À propos: Le projet Potiers II est un exemple de restructuration d’un ensemble moderniste au regard des enjeux contemporains. L’objectif n’est pas une simple rénovation, mais une requalification de l’immeuble dans son contexte urbain, social et environnemental.
L’immeuble initial, homogène et monolithique, présentait une implantation isolée et une absence de lien avec le quartier. Les logements présentaient un plan faisant fi de la position, de l’orientation et de la hauteur, selon des typologies uniformes (3 typologies, dont des studios trop petits), sans espace extérieur.
La rénovation repense l’organisation spatiale en favorisant une meilleure insertion urbaine, une diversification typologique et une plus grande qualité d’usage.
Ces intentions se matérialisent sous la forme d’ajout de boîtes en façade. Le nouveau bâtiment offre une nouvelle lecture des façades par « sous-ensembles ». Les volumétries se rapprochent du logement unifamilial et déstructurent la lecture unique et globale du logement de masse portée par la typologie de la barre. Les habitants identifient et s’approprient leur logement. Pour autant, l’homogénéité et la lecture claire de l’immeuble est conservée.
D’un point de vue de l’habitabilité, les extensions en façade diversifient les orientations, offrent plus de lumière naturelle et requalifient l’esthétique du bâtiment. Un travail sur la flexibilité des logements, avec ces boîtes annexables, permettent de moduler les typologies de 1 à 5 chambres. Une cuisine éclairée et ventilée naturellement vient compléter le séjour. Elle est établie comme une troisième espace distinct, pouvant être connecté ou non au séjour, grâce à une grande porte coulissante.
L’accroche au sol est repensée dans une dynamique d’ouverture et de continuité. Les rez-de-chaussée s’animent, établissant un dialogue fluide entre la rue et le cœur d’îlot végétalisé. Deux halls traversants, généreusement dimensionnés, orchestrent l’accès aux logements. Leurs proportions et leur transparence organisent une transition douce entre l’espace urbain et l’intimité domestique, offrant aux habitants un seuil habité, propice aux rencontres et aux échanges.
La salle communautaire, autrefois en retrait et peu investie, se déploie maintenant vers le jardin. Son agrandissement et l’introduction de larges ouvertures transforment sa perception: baignée de lumière, elle devient un espace accueillant, poreux, favorisant les interactions à l’échelle de l’immeuble et du quartier. En s’affirmant comme un lieu fédérateur, elle participe à la vitalité du site et renforce l’ancrage du projet dans son quartier.