- Projet
Extension du centre-ville d’Albi
- Architecte
MSA
Ney & Partners
- Programme
Réalisation d’une passerelle cyclo-piétonne, et des aménagements de la place du Château et du jardin du Calvaire dans le site classé au patrimoine mondiale de l’Unesco du centre d’Albi, France.
- À propos
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le centre-ville d’Albi se distingue par une matérialité singulière et une composition urbaine à la fois organique et géométrique. La « Ville rouge », façonnée par la brique foraine, s’organise autour de la boucle du Tarn qui scinde son territoire en deux. En rive gauche, le centre historique déploie une scénographie urbaine puissante, dominée par la Cathédrale fortifiée Sainte-Cécile et le Palais épiscopal, imposant tous deux leur monumentalité de briques. Cette mise en scène est renforcée par la présence de trois ponts à multiples travées, qui assurent les liaisons et renforcent le rayonnement du site. Le plus à l’ouest, un viaduc ferroviaire du XIXᵉ siècle franchit le Tarn en treize arches élégantes, mais impose sa masse brutalement sur le plateau rocheux, interrompant la continuité entre le centre historique, son promontoire et le quartier du Castelviel.
La commande formulée par la Communauté d’agglomération de l’Albigeois portait sur la création d’une nouvelle liaison entre le centre-ville et les quartiers nord d’Albi, en rive droite du Tarn. Elle visait à encourager la mobilité durable, à renforcer l’accessibilité des secteurs de La Madeleine et de Pratgraussals, et à s’inscrire dans la stratégie de gestion et de mise en valeur de la cité épiscopale.
Le projet lauréat proposé par l’association Ney Partners & MSA s’affirme comme une composition urbaine et paysagère d’ensemble qui prolonge le centre-ville d’Albi vers l’ouest, franchit la barrière du viaduc ferroviaire et se déploie jusqu’à la pointe rocheuse avant de traverser le Tarn pour rejoindre le nord de la ville.
Il s’agit d’une séquence d’espaces publics et de transitions successives, qui assurent l’extension du centre-ville et sa connexion avec la rive opposée. Ruelle, place du Château, passage sous voie en porte-à-faux, jardin du Calvaire, balcon en passerelle puis parvis en rive droite s’enchaînent comme un chapelet d’espaces complémentaires. L’ensemble compose une nouvelle armature urbaine qui étend le centre historique et le relie aux quartiers nord, tout en révélant avec subtilité les qualités paysagères du site.
Les ruelles et la place du Château réaménagés dans le cadre du projet constituent un nœud d’articulations en plan comme en coupe, où les aménagements s’ajustent aux espaces et aux bâtiments adjacents par une succession de gradins, de pentes et d’excroissances. La matérialité puise dans le vocabulaire albigeois, mêlant calades et briques foraines dans leurs teintes et formats traditionnels, afin d’inscrire le projet dans la continuité constructive du site. La place du Château s’organise dans la géométrie propre du lieu, accueillant à la fois un plan d’eau et un espace libre destiné aux usages festifs. Au pied du viaduc, un long banc fontaine monumental se dresse, retournant la vue « sous l’eau » et vers la cathédrale. À la fois fontaine et mobilier convivial, il ancre la place dans une dimension urbaine et paysagère, entre monumentalité et appropriation quotidienne.
Le passage sous-voie constitue une articulation décisive dans la séquence. Du côté du Tarn, la place s’abaisse progressivement pour rejoindre un dispositif en porte-à-faux qui réalise le franchissement sous la première arche du viaduc. Ce dispositif, à la fois espace suspendu et couvert, étend l’espace au-delà de la barrière ferroviaire et permet une implantation plus discrète et subtile d’une passerelle en aval. Il s’agit à la fois d’un espace d’articulation et de pose abrité de la pluie et du soleil. Suspendu au-dessus du relief, il relie le centre-ville et sa pointe rocheuse tout en ouvrant une nouvelle perspective depuis la place du Château, sur les eaux du Tarn.
À l’emplacement de l’ancien parking qui occupait l’éperon du Calvaire, le projet restitue un véritable jardin public. Pensé comme un espace de fraîcheur et de repos, il offre aux promeneurs un lieu de pause, où des bancs sont disposés de manière à profiter à la fois de l’ombre et des vues dégagées sur le paysage. La plantation de noisetiers et d’amandiers confère au lieu une ambiance simple et généreuse, en résonance avec le caractère méditerranéen du site et la douceur des coteaux albigeois.
La passerelle s’inscrit dans la séquence urbaine et développe une série de balcons qui s’imposent délicatement dans le paysage des rives du Tarn. Développée à l’issue du concours par le bureau Ney & Partners, celle-ci est un ouvrage d’exception qui dialogue, par son tracé parallèle avec les arches monumentales du viaduc ferroviaire, tandis qu’un motif ondulant introduit dans sa ligne de foulée prolonge et réinterprète leur rythme. Cette ondulation anime la traversée des 180 mètres et transforme le parcours en expérience spatiale pour les piétons et cyclistes. Ils découvrent ainsi le paysage en résonance avec la géométrie historique du pont. Conçue comme un espace public linéaire, la passerelle alterne entre continuité et dilatation : son tablier de 3,5 mètres de large s’élargit ponctuellement jusqu’à 7,5 mètres pour former des balcons sur le Tarn. Ces élargissements, équipés de bancs et situés à l’aplomb des travées, deviennent des haltes ombragées et conviviales, offrant de nouvelles perspectives sur la ville et la rivière. Plus qu’un simple franchissement, la passerelle constitue une extension des espaces publics, reliant les deux rives dans une cohérence urbaine et paysagère.
En rive droite, le parcours se prolonge par un vaste parvis qui assure une arrivée ample et lisible depuis la petite voie. Plus qu’un simple seuil, cet espace constitue une articulation urbaine ouverte vers les quartiers nord et vers le grand site de loisirs de Pratgraussals. Par sa générosité et sa géométrie claire, il accompagne le mouvement des piétons et cyclistes, garantissant confort et sécurité tout en préparant les évolutions futures du secteur. Il complète ainsi la séquence d’espaces publics initiée en centre-ville, en affirmant la relation entre les deux rives du Tarn et en ancrant le projet dans une vision urbaine élargie.
Par la mise en continuité d’une suite d’espaces publics, le projet compose une véritable armature urbaine qui redessine les relations entre centre historique, les rives du Tarn. En révélant les qualités paysagères du site tout en accompagnant les usages quotidiens, il inscrit une nouvelle géographie dans la ville d’Albi, élargissant son centre et réorientant durablement ses dynamiques urbaines.
- Typologie
- Paysage, espaces urbains
- Année de conception
- 2015
- Année de livraison
- 2025
- Maître d’ouvrage
- Communauté d’Agglomération de l'Albigeoise
- Budget total
- 7.500.000€ (ouvrage 5500000€) €
- Budget au m²
- 1185 €/m2 (aménag. 350€/m2)
81000 Albi
FrancePlus d'information
https://ms-a.be/architecture/open-spacesOther projects
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