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26/04/2020Site Internet
Publié le 26/04/2020
WBA fête ses 10 ans !
Le 26 avril 2020, WBA a fêté ses 10 ans. L’occasion de revenir sur la création de l’agence, ses missions etses projets au travers d’extraits de l’interview de Nathalie Brison, chargée de projets à WBA, réalisée par Déborah Lévy et Antoine Wang dans le cadre de la réalisation de la nouvelle brochure de l’agence – laquelle a été mise en forme par le studio de graphisme EKTA.
L’agence Wallonie-Bruxelles Architectures (WBA) a été créée en 2010. Comment cela s’est-il fait ?
Avant la création de WBA, une série de petites structures travaillaient déjà à faire rayonner et à exporter les industries culturelles et créatives de Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Ces agences existent toujours et s’occupent de la musique (WBM), du théâtre et de la danse (WBTD), de l’image (WBImages) et du design et de la mode (WBDM). Après la publication du Livre blanc de l’architecture contemporaine en Communauté française de Belgique (2004), la création de la Cellule architecture (2007) et la dynamique ainsi instaurée, l’architecture a commencé à se faire une place au sein des institutions. C’est dans ce contexte que WBA a été créé. Tour d’abord, cela permettait de prendre acte de la qualité de la production architecturale en FWB, qui méritait d’être rendue visible à l’étranger. Ensuite, cela répondait à une réelle envie des architectes d’initier des rencontres, des collaborations à partir desquelles développer leur pratique à l’international. Enfin, il s’agissait de stabiliser et de pérenniser, les actions à l’international initiées par la Cellule architecture avec le soutien ponctuel du « département des affaires étrangères » de la FWB, aujourd’hui connu sous l’acronyme WBI (Wallonie-Bruxelles International).
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Vous prospectez dans des zones géographiques très différentes. Comment les choisissez-vous ?
Le marché français s’impose intuitivement pour plusieurs raisons. Il y a bien sûr la langue partagée, une culture assez proche et la proximité. De la même façon, les autres pays francophones, comme la Suisse et le Canada, nous ont offert des opportunités pour présenter des expositions et des conférences.
Ensuite, les pays à prospecter doivent rencontrer une série de critères. Un marché suffisamment ouvert et une économie en croissance, sont un contexte favorable pour les architectes qui voudraient s’exporter. Il y a aussi des critères de faisabilité : une prospection convaincante, une équipe ou des contacts locaux solides avec qui collaborer... Et puis il y a la question du rayonnement culturel avec des villes comme Londres, où il est assez compliqué de se faire une place, mais qui donne une visibilité incroyable.
Outre la stratégie, c’est aussi une affaire d’opportunités à saisir. L’exposition Cities Connection Project Wallonie-Bruxelles/Barcelone1, par exemple, dont le commissariat est assuré par Nicola Regusci et Xavier Bustos Serrat est née d’une rencontre. En 2016, alors que l’exposition entrer: cinq architectures en Belgique était présentée à la quinzaine de l’urbanisme de Genève, elle y côtoyait d’autres expositions, dont une version précédente de Cities Connection Project. Les discussions avec les commissaires, l’intérêt du concept, nous ont amenés, deux ans plus tard, en 2018, à créer cette nouvelle exposition itinérante (Bruxelles en 2018 ; Barcelone, Tarragone et Lugano en 2019), qui met en lumière 20 projets conçus par les architectes de la FWB et 20 projets espagnols autour de la thématique de la réutilisation d’espaces existants, de l’usage mixte et de la reconstruction de la ville.
Chaque rencontre avec une institution nous offre une opportunité de développer des relations sur le long terme. Entretenir les contacts avec des partenaires motivées et dynamiques, pour éviter les one-shot, permet aussi de consolider des réseaux et de partager des débats sur les questions qui animent le secteur, au-delà de la simple question des opportunités d’accès à la commande.
Et puis nous travaillons également avec une série de partenaires institutionnels belges. Notre partenaire privilégié est la Cellule architecture avec qui nous travaillons de concert sur de nombreux projets. Elle nous alimente en contenu dont nous assurons ensuite la diffusion à l’international.
Quels sont les principaux outils dont vous disposez pour diffuser les pratiques architecturales ?
L’un des principaux vecteurs sont les expositions. Leur présentation est généralement le « prétexte » au développement d’un programme d’activité complet (conférences, rencontre avec la presse, visite de bâtiment...).
Ces expositions soit nous les créons, c’est par exemple le cas de l’exposition entrer: cinq architecture en Belgique2dont le commissariat était assuré par Audrey Contesse. Elle présente cinq réalisations récentes, reflets de la diversité de la production architecturale contemporaine en Wallonie et à Bruxelles, à découvrir au cours d'une déambulation visuelle et sonore. Ces réalisations – intramuros ou en dehors en de la ville, équipements publics pour la plupart – témoignent toutes de démarches engagées des architectes et de leurs commanditaires, avec la volonté de mettre l'architecture au service d'une meilleure qualité de vie pour les citoyens. Cinq réalisations qui changent l'usage, le vécu : reconquête urbaine par la reconversion d'une friche industrielle à usage mixte culture et commerces, réhabilitation patrimoniale pour un projet de mémoire d'œuvres d'art, métamorphose d'un espace public, équipement sportif en osmose avec le paysage dans un environnement exceptionnel et enfin commande privée pour un petit pavillon destiné à abriter et mettre en valeur les œuvres d'un collectionneur. Cette exposition a été présentée à Paris (2015), Genève (2016), Londres (2017), Montréal (2018).
Nous travaillons également à l’itinérance d’exposition créées par nos partenaires institutionnels. Mentionnons par exemple l’exposition Inventaires #2. Cette exposition a été conçue en support de la publication Architectures Wallonie-Bruxelles Inventaires #2 Inventories3créée par la Cellule architecture et par WBA sous la direction scientifique de Xavier Lelion et Anne Sophie Nottebaert. Cet ouvrage représente le troisième volume de la collection initiée en 2010 qui a pour objectif de dresser tous les trois ans un portrait de l'architecture récente en Wallonie et à Bruxelles. L'exposition se veut un bilan des recensements, investigations et travaux d'écriture réalisés pour la publication éponyme. Elle propose d'analyser 28 projets par l'interprétation de 25 auteurs de différents médias: écriture, dessin, bande dessinée, photographies. Elle a été présentée à Londres en 2017, à Nantes en 2018, à Bucarest en 2019.
En 2019 WBA a développé de nouveaux outils. Quels sont-ils ? Qu’ont-ils rendu possible ?
Les nouveaux outils sont nés d’un moment d’échange organisé lors de la table ronde Freespace et frontières, le 25 mai 2018 au sein du Pavillon belge à l’occasion de la Biennale de Venise. Les architectes de la FWB se sont exprimés librement sur les différents types de soutien dont ils estiment avoir besoin pour pouvoir développer leur activité à l’international de manière plus fluide, plus structurée.
Ce qui est ressorti de ces discussions est qu’ils manquent d’outils promotionnels pour se présenter avec efficacité sur la scène internationale. Deux aides ont été mises en place ; à savoir d’une part un subside à la production d’un outil de communication sur leur travail, par exemple une brochure et d’autre part, un soutien à la création du matériel de médiation, comme la fabrication d’une maquette pour une exposition. Les architectes qui ont déjà bénéficiés de ces soutiens, témoignent de la pertinence de ce type de « coup de pouce », d’autant que le matériel ainsi produit dans ce cadre peut être réutilisé par ailleurs. Par exemple, les photos de la brochure peuvent illustrer leur site web, les textes servir pour les candidatures.
Le deuxième point qui est ressorti de nos discussions, c’est le frein que constitue la langue pour candidaterà des prix internationaux. Pour que les frais de traduction, trop lourds pour les petites structures, ne soient pas un obstacle, nous avons créé un subside d’aide à la traduction. Il peut être demandé pour candidater à un prix international, comme le prix Mies Van Der Rohe ou le Prix Européen du Paysage, lorsqu’il faut rédiger un dossier en anglais ou dans une autre langue que le français, mais pas pour participer à un concours dans le cadre d’un marché public.
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Quelle est la partie la moins visible du travail de WBA ?
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que WBA crée chaque année une programmation quasiment ex nihilo. La plupart des autres agences à l’exportation de la FWB s’organisent autour d’un calendrier d’événements incontournables. Nous ne pouvons, comme cela se fait dans d’autres secteurs, réserver chaque année notre « stand » sur un salon, une foire… Cela nécessite donc un travail de prospection important afin de rencontrer de potentiels partenaires à l’international.C’est tout un travail de fond qui s’évalue sur le long terme.
Comme l’architecte vend ses services et non des produits duplicables, cela nécessite une médiation importante qui passe par le développement d’un discours (d’où les conférences et publications) et le recours à des moyens scénographiques exigeants (exposition, films, reportages photographiques…). Il y a donc un travail administratif et logistique qui n’est pas forcément visible, mais qui est essentiel.
Et puis il y a l’importance des réseaux sociaux et de notre travail de communication. Nous diffusons des informations via Facebook, sur notre site web et via notre newsletter bilingues. C’est un travail quotidien qui demande beaucoup de suivi, mais les résultats sont là. Les journalistes internationaux nous disent utiliser régulièrement nos fiches sur les bureaux d’architectes pour se mettre au courant de leurs nouveaux projets.
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20 - 30/11/2024Publié le 28/10/2024
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