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Valéry DidelonPublié le 04/01/2016
entrer: cinq architectures en Belgique
L'architecture wallonne et bruxelloise attire de plus en plus l'attention hors des frontières du royaume belge. Une exposition, un catalogue et une série de rencontres et de conférences en témoignent de nouveau à Paris cet automne.
Sauf à recourir à des fac-similés rarement convaincants, l'architecture elle-même ne s'expose pas. Elle se visite, mais ne peut être amenée dans les murs des institutions qui en assurent la diffusion et la promotion.
Wallonie-Bruxelles Architectures (WBA) et le Centre Wallonie-Bruxelles de Paris nous invite pourtant en ce moment à entrer dans cinq opérations récemment achevées en Belgique : un équipement sportif à Spa, une ancienne laiterie transformée à Dison, une chapelle restaurée à Mons, une passerelle à Bruxelles et un pavillon d'art à Renaix. En l'occurrence, c'est la commissaire de l'exposition, Audrey Contesse, qui a relevé le défi de nous faire ressentir les espaces et atmosphères qui caractérisent ces quelques édifices et espaces publics choisis par elle. Pour cela, elle soumet aux visiteurs devenus détectives une série d'indices de natures différentes : des objets prélevés sur les chantiers ou dans les bâtiments finis, des documents graphiques issus du processus de conception, de courtes vidéos et enregistrements sonores réalisés sur site.
Paradoxalement, cette représentation très fragmentaire produit un remarquable effet de présence, peut-être parce qu'en limitant à dessein l'information on favorise l'attention du public, et donc son immersion.
INTELLIGENCE DES SITUATIONS
L'ancienne rédactrice en chef de la revue A+ architecture nous convie de facto à une exposition d'architecture plutôt que d'architectes. Répondant à un appel d'offres de WBA, elle montre cinq opérations à travers lesquelles on découvre bien plus que le talent d'une poignée de maîtres d'oeuvre.
Elle nous permet ainsi de comprendre la complexité et la richesse de projets qui révèlent, de manière transversale sinon exhaustive, les conditions de production de l'espace architectural et urbain dans la Belgique d'aujourd'hui. Ambitieux, le propos est parfaitement accessible au grand public ; textes d'accompagnement et légendes des documents sont en effet dépourvus du jargon qui condamne souvent à l'entre-soi les professionnels du bâtiment.
Le travail des architectes impliqués – Atelier Gigogne + L'Escaut, Baukunst, Baumans-Deffet, MSA + Ney & Partners, et Vers.A – est valorisé à l'aune de leur intelligence des situations bien plus que de leur créativité.
Modeste par sa taille et montée avec des moyens limités, cette exposition séduit donc par sa subjectivité assumée, par son point de vue certes partiel mais exigeant, par son empathie sans complaisance. Le catalogue qui l'accompagne est moins convaincant, tant les projets restent pour le lecteur difficilement compréhensibles à cause d'une iconographie trop allusive – les travellings photographiques de Maxime Delvaux sont moins réussis que ses vidéos dans l'exposition. Il manque quelques dessins qui permettraient de mieux suivre l'argumentaire des auteurs invités à parler des différents projets. Les entretiens réalisés par Audrey Contesse avec les architectes sont par contre très éclairants.Par Valéry Didelon
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